dimanche 19 décembre 2010

Armes silencieusespour une guerre tranquilles

Le document suivant, daté de Mai 1979, a été trouvé le 7 Juillet 1986 dans un photocopieur IBM acheté à une vente de surplus militaire.

Négligence ou fuite intentionnelle, il semble que ce document ait été en la possession des services secrets de l'US Navy.
Le document, par sécurité, ne porte pas la signature de l'organisation dont il provient. Mais des recoupements d'informations et de dates laissent supposer qu'il pourrait s'agir du Groupe de Bildergerg, un "club de réflexion" qui rassemble des personnes extrêmement puissantes des mondes de la finance, de l'économie, de la politique, de l'armée et des services secrets.

Le document se présente comme un "manuel de programmation" de la société, apparemment destiné aux nouveaux membres de l'organisation.

Ce document pourrait aussi avoir été écrit par un auteur de science-fiction inspiré, ou par un journaliste bien informé. Vrai ou faux, l'important est que les stratégies qui sont décrites ici sont très largement appliquées dans les orientations de l'économie et de la société depuis 30 ans, dans tous les pays occidentaux, et avec une remarquable synchronisation.


Publié en annexe du livre "Behold a pale horse" de William Cooper, Light Technology Publishing, 1991






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[ début du document ]


Sécurité Introduction historique Introduction politique Energie Introduction descriptive des armes silencieuses Introduction théorique Energie : la découverte de Mr Rothschild Sensationnelle découverte Application en économie Le modèle économique Le shock-testing économique Concepts généraux de l'Energie Le modèle E Inductance économique Facteurs inductifs à considérer Conversion Introduction aux amplificateurs économiques Amplification des sources d'Energie Consentement, la première victoire Diversion, la stratégie première Sommaire de la diversion Table des stratégies Logistique Courte liste d'inputs Courte liste d'outputs L'utérus artificiel La structure politique d'une nation Action - Offensive Responsabilité Résumé Relations du flux dans le temps et oscillations auto-destructives





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TOP SECRET

Silent weapons for quiet wars
Armes silencieuses pour guerres tranquilles


An introductory programming manual

Operations Research
Technical Manual
TM-SW7905.1







Bienvenue à bord


Cette publication marque le 25è anniversaire de la Troisième Guerre Mondiale, appelée "guerre tranquille", et conduite en utilisant des armes biologiques subjectives, qualifiées "d'armes silencieuses".






Sécurité


Il est manifestement impossible de parler d'engineering social, ou d'automatisation d'une société (engineering des systèmes d'automatisation sociale ou "armes silencieuses") sur une échelle nationale ou internationale sans impliquer de vastes objectifs de contrôle social et de destruction de la vie humaine (c'est à dire d'esclavage et de génocide).



Ce manuel est en lui-même une déclaration d'intention de ce type. Un tel écrit doit être tenu à l'abri du regard du public. Autrement, il pourrait être reconnu comme une déclaration formelle et technique de guerre intérieure. De plus, dans le cas où une personne ou un groupe de personnes dans une position de pouvoir importante utiliseraient une telle connaissance et une telle méthodologie pour la conquête économique, il doit être compris qu'un état de guerre intérieure existe alors entre ce groupe de personnes et le public.



La solution aux problèmes de notre époque requièrent une approche impitoyablement franche, sans s'embarrasser de valeurs religieuses, morales, ou culturelles.



Vous avez été sélectionné pour ce projet en raison de votre capacité à regarder la société humaine avec une froide objectivité, et encore d'analyser ou de discuter de vos observations et conclusions avec des capacités intellectuelles similaires sans la perte de la discrétion ou de l'humilité. De telles vertus sont exercées dans votre propre intérêt supérieur. Ne déviez pas d'elles.














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Introduction historique


La technologie des armes silencieuses a évolué à partir d'Operations Research (O.R.), une méthodologie stratégique et tactique développée par l'état-major militaire en Angleterre durant la Seconde Guerre Mondiale. Le but original d'Operations Research était d'étudier les problèmes stratégiques et tactiques de défense aérienne et terrestre avec pour objectif l'utilisation effective de ressources limitées contre des ennemis étrangers.

Il fut bientôt reconnu par ceux en position de pouvoir que les mêmes méthodes pouvaient être utiles pour contrôler totalement une société. Mais de meilleurs outils étaient nécessaires.

L'engineering social (l'analyse et l'automatisation d'une société) requièrent la mise en relation d'une grande quantité d'informations économiques toujours changeantes, si bien qu'un système ultra-rapide de traitement de l'information était nécessaire pour prendre de vitesse la société, et prédire quand celle-ci sera parvenue à sa capitulation.



Les calculateurs à relais étaient trop lents, mais l'ordinateur électronique, inventé en 1946 par J.Presper Eckert et John W.Mauchly remplit la mission.

L'étape décisive suivante fut le développement d'une méthode de programmation par lignes en 1947, par le mathématicien George B. Dantzig.

Puis en 1948, le transistor, inventé par J. Bardeen, W. H. Battrain, and W. Shockley, promit le champ d'action de l'ordinateur à une expansion rapide grâce à la réduction de l'espace et de l'énergie nécessaires.



Avec ces trois inventions sous leur direction, ceux qui étaient en position de pouvoir pressentirent fortement qu'il était possible pour eux de contrôler l'ensemble du monde en appuyant sur un bouton.



Immédiatement, la Fondation Rockfeller mit ceci en application en subventionnant un cycle d'études de 4 ans au Harvard College, fondant le Harvard Economic Research Project pour étudier la structure de l'économie américaine. Un an plus tard, en 1949, l'US Air Force se joignait au projet.

En 1952, la période d'études se termina, et une rencontre à haut niveau de l'Elite était conduite pour déterminer la prochaine phase des recherches en opérations sociales. Le projet Harvard avait été très fructueux, et quelques uns de ses résultats furent publiés en 1953, suggérant la possibilité d'un engineering socio-économique (*).

Avec la fusion nucléaire en 1954, la promesse de sources d'énergie illimitées à partir de l'hydrogène lourd de l'eau de mer, et en conséquence la disponibilité d'un pouvoir social illimité, était une possibilité éloignée de seulement quelques décennies.


La combinaison était irrésistible.

La Guerre Tranquille fut tranquillement déclarée par l'Elite Internationale lors d'une rencontre tenue en 1954.


Bien que le système des armes silencieuses fut presque conçu 13 ans plus tôt, l'évolution de ce nouveau système d'armes n'a jamais souffert de revers ou de contretemps majeurs.

Ce volume marque le 25ème anniversaire du début de la Guerre Tranquille. D'ores et déjà, cette guerre intérieure a remporté beaucoup de victoires sur beaucoup de fronts à travers le monde.





(*) "Studies in the Structure of American Economy" (1953), par Vassili Leontief (directeur du Harvard Economic Research Project), International Science Press Inc., White Plains, New York.








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Introduction politique


En 1954, il fut bien reconnu par ceux en position de pouvoir que ce n'était qu'une question de temps, seulement quelques décennies, avant que le public ordinaire soit capable d'atteindre et de renverser le berceau du pouvoir, avant que les éléments essentiels de la nouvelle technologie des armes silencieuses soient accessibles pour une utopie publique comme elles le sont pour fournir une utopie privée.



La question de première importance, celle de la dominance, tourna autour du sujet des sciences de l'énergie.














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Energie


L'énergie est reconnue comme la clé de toutes les activités sur Terre. Les sciences naturelles sont l'étude des sources et du contrôle de l'énergie naturelle, et les sciences sociales, exprimées théoriquement à travers l'économie, sont l'étude des sources et du contrôle de l'énergie sociale. Toutes deux sont des systèmes de comptabilisation: des mathématiques. Par conséquent, les mathématiques sont la première science de l'énergie.



Toute science est essentiellement un moyen vers un but. Le moyen est la connaissance. Le but est le contrôle. Au delà de ceci demeure une seule question: Qui sera le bénéficiaire?



En 1954, tel fut le sujet de préoccupation majeur. Bien que les soi-disant questions morales furent soulevées, du point de vue de la loi de sélection naturelle, il fut admis qu'une nation ou qu'une population mondiale qui n'utiliserait pas son intelligence ne seraient pas meilleurs que des animaux qui n'ont pas d'intelligence. De telles personnes sont des bêtes d'élevage par choix et consentement.



En conséquence, dans l'intérêt du futur ordre mondial, de sa paix et de sa tranquillité, il fut décidé de mener une guerre tranquille contre le public américain avec pour ultime objectif de déplacer l'énergie sociale et naturelle (richesse) de la masse indisciplinée et irresponsable vers les mains de quelques chanceux autodisciplinés et responsables.



Afin d'atteindre cet objectif, il était nécessaire de créer, de protéger, et d'utiliser de nouvelles armes qui, comme l'avenir le vérifia, étaient un type d'armes si subtiles et sophistiquées dans leur principe de fonctionnement et leur apparence publique qu'elles obtinrent le nom "d'armes silencieuses".



En conclusion, l'objectif de la recherche économique, telle qu'elle est conduite par les dirigeants du capital (banques) et des industries de biens et services, est l'établissement d'une économie totalement prévisible et manipulable.



Afin de parvenir à une économie totalement prévisible, les éléments des classes inférieures de la société doivent être amenées à un contrôle total, c'est à dire doivent être mises à la rue, placés sous un joug, et assignées à un devoir social à long-terme depuis le plus jeune âge, avant qu'ils aient une opportunité de se poser des questions sur la propriété de la matière. Afin de parvenir à une telle conformité, la cellule familiale des classes inférieures doit être désintégrée au moyen d'un processus d'augmentation des préoccupations des parents.



La qualité de l'éducation donnée aux classes inférieures doit être de la plus pauvre sorte, de telle sorte que le fossé de l'ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Avec un tel handicap initial, même de brillants éléments des classes inférieures n'ont que peu d'espoir de s'extirper du lot qui leur a été assigné dans la vie. Cette forme d'esclavage est essentielle pour maintenir un certain niveau d'ordre social, de paix, et de tranquillité pour les classes supérieures dirigeantes.














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Introduction descriptive des armes silencieuses


Tout ce qui est attendu d'une arme ordinaire est attendu d'une arme silencieuse par ses créateurs, mais seulement dans sa manière de fonctionner.

Elle tire des situations, au lieu de balles; propulsées par le traitement des données, au lieu d'une réaction chimique; tirant leur origine d'octets d'informations, au lieu de grains de poudre; à partir d'un ordinateur, au lieu d'un fusil; manipulée par un programmeur d'ordinateur au lieu d'un tireur d'élite, sous les ordres d'un banquier au lieu d'un général d'armée.



Elle ne produit pas de bruit d'explosion évident, ne cause pas de dommages physiques ou mentaux évidents, et n'interfère pas de façon évidente avec la vie quotidienne sociale de chacun.

Elle produit pourtant un immanquable "bruit", cause d'immanquables dommages physiques et mentaux, et interfère de façon immanquable avec la vie sociale quotidienne; ou plutot, immanquable pour un observateur entraîné, pour celui qui sait quoi regarder.



Le public ne peut pas comprendre cette arme, et donc ne peut pas croire qu'il est attaqué et soumis par une arme.



Le public peut instinctivement sentir que quelque chose ne va pas, mais en raison de la nature technique de l'arme silencieuse, il ne peut pas exprimer son sentiment d'une façon rationnelle, ou prendre en main le problème avec intelligence. Par conséquent, ils ne sait pas comment crier à l'aide, et ne sait pas comment s'associer avec d'autres pour se défendre.



Lorsqu'une arme silencieuse est appliquée graduellement, les gens s'ajustent, s'adaptent à sa présence, et apprennent à tolérer ses répercussions sur leurs vies jusqu'à ce que la pression (psychologique via économique) devienne trop grande et qu'ils s'effondrent.



En conséquence, l'arme silencieuse est un type d'arme biologique. Elle attaque la vitalité, les options, et la mobilité des individus d'une société, en connaissant, comprenant, manipulant, et attaquant leurs sources d'énergie sociales et naturelles, ainsi que leur forces et faiblesses physiques, mentales, et émotionnelles.














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Introduction théorique


"Donnez moi le contrôle sur la monnaie d'une nation,
et je n'aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois."

Mayer Amshel Rothschild (1743-1812)


La technologie actuelle des armes silencieuses est une extension d'une idée simple découverte, succinctement exprimée, et effectivement appliquée par Mayer Amshel Rothschild. Mr Rothschild découvrit le composant passif manquant de la théorie économique, connu sous le terme d'induction économique. Bien sûr, il ne pensa pas sa découverte en ces termes du 20 è siècle, et l'analyse mathématique dut attendre la Seconde Révolution Industrielle, l'avènement des théories physiques et électroniques, et finalement, l'invention de l'ordinateur électronique, avant d'être effectivement mise en application dans le contrôle de l'économie mondiale.














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Energie : la découverte de Mr Rothschild


Ce que Mr Rothschild avait découvert était le principe de base du pouvoir, de l'influence, et du contrôle sur les gens tel qu'il est appliqué à travers l'économie. Ce principe est: "lorsque vous prenez l'apparence du pouvoir, les gens vous le donnent bientôt."


Mr Rothschild avait découvert que la monnaie ou les comptes de crédits sur dépôt avaient l'apparence requise du pouvoir qui pouvait être utilisé pour induire les gens (l'inductance, les gens correspondant à un champ magnétique) en échangeant leur réelle richesse contre une promesse de richesse plus grande (au lieu d'une compensation réelle). Ils déposeraient des richesses réelles en échange d'une simple lettre de change. Mr Rothschild vit qu'il pouvait emmettre plus de promesses qu'il ne pouvait en rembourser, aussi longtemps qu'il pourrait montrer un stock d'or pour rassurer ses clients.

Mr Rothschild prêta ses lettres de promesses aux particuliers et aux états. Cela devait créer une confiance excessive. Après quoi il rendrait l'argent plus rare, ressererait le contrôle du système, et collecterait les avoirs contractuellement garantis. Le cycle fut ensuite répété. Ces pressions pourraient être utilisées pour initier une guerre. Il aurait ensuite le contrôle de la disponibilité de la monnaie pour déterminer le vainqueur de la guerre. Le gouvernement qui accepterait de lui donner le contrôle de son économie obtiendrait son soutien.

Le remboursement des dettes serait assuré par l'aide économique à l'ennemi de l'emprunteur. Le profit généré par cette méthode économique permit à Mr Rothschild de multiplier sa fortune. Il découvrit que l'avidité du public permettrait à la monnaie d'être imprimée par le gouvernement au-delà des limites (inflation) de remboursement en métal précieux ou en production de biens et services.


Dans un tel système, le crédit, présenté sous une forme appelée "monnaie", a l'apparence du capital, mais n'est en fait que du capital négatif, du découvert. Extérieurement, cela a l'apparence de la production de services, alors que ce n'est en réalité que de la dette, de l'endettement. C'est donc une inductance économique (ou incitation économique) au lieu d'une capacitance économique (capacité de production réelle), et faute d'être équilibré d'une autre façon, cela doit être équilibré par la destruction de population (guerre, génocide). La totalité des biens et services représentent le capital réel appelé produit national brut, et la monnaie peut être imprimée à un niveau équivalent en continuant de représenter la capacitance économique; mais la monnaie imprimée au-delà de ce niveau est soustractive, introduit de l'inductance économique, et constitue des notes de créances et de l'endettement.

La guerre est donc l'équilibre du système obtenu en tuant les vrais créditeurs (le public à qui on a dit d'échanger ses véritables valeurs contre de la monnaie surévaluée) et en ayant recours à tout ce qui reste des ressources de la nature et de la régénération de ces ressources.


Mr Rothschild avait découvert que la monnaie lui donnait le pouvoir de réarranger la structure économique à son propre avantage, de déplacer l'inductance économique vers celles des positions économiques qui encourageraient la plus grande instabilité économique ou oscillation.


La clé finale du contrôle économique dut attendre qu'il y eut suffisamment de données et un équipement informatique rapide pour garder un regard rapproché sur les oscillations économiques crées par le "price-shocking" et l'excès d'énergie sous forme de crédits-papier (inductance/ inflation).












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Découverte décisive


Le champ de l'industrie aéronautique fournit la plus grande évolution en engineering économique par la voie de la théorie mathématique du "shock-testing". Dans ce procédé, un projectile est tiré à partir d'un avion vers le sol, et l'impulsion du recul est mesurée par des capteurs de vibration disposés sur la carlingue, et branchés à des graphes enregistreurs.



En étudiant l'écho ou les réflexions de l'impulsion de recul sur l'avion, il est possible de découvrir les vibrations critiques dans la structure de l'avion. (...) Du point de vue de l'engineering, cela signifie que les forces et les faiblesses de la structure d'un avion en termes d'énergie vibratoire peuvent être découverts et manipulés.









Application en économie


Pour utiliser cette méthode de "shock testing" aéronautique dans l'engineering économique, les prix des produits sont soumis à un choc, et la réaction du public est mesurée. L'écho résultant du choc économique est interprété théoriquement par des ordinateurs et la structure psycho-économique est ainsi découverte. C'est par ce procédé qu'est découvert ce qui définit le ménage familial et rend possible son évaluation.



Dès lors, la réponse du ménage aux chocs futurs peut être prédite et manipulée, et la société devient alors un animal bien régulé avec ses reins sous le contrôle d'un système sophistiqué de comptabilité de l'énergie sociale régulé par ordinateur.



Finalement, chaque élément individuel de la structure en vient à être sous le contrôle d'un ordinateur à travers la connaissance des préférences personnelles, une telle connaissance étant garantie par l'association informatique du code barre avec des consommateurs identifiés (via le numéro de carte de crédit, et plus tard par le tatouage permanent sur le corps d'un numéro invisible sous la lumière ambiante ordinaire).














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Le modèle économique


Le Harvard Economic Research Project (1948 -... ) était une extension d'Operations Research. Son propos était de découvrir la science du contrôle d'une économie: au départ l'économie américaine, puis l'économie mondiale. Il fut pressenti qu'avec suffisamment de bases mathématiques et de données, il serait bientôt facile de prédire et de contrôler la tendance d'une économie, aussi bien que de prédire et de calculer la trajectoire d'un projectile. Ceci s'est effectivement avéré être le cas. Plus encore, l'économie a été transformée en un missile guidé vers une cible.



Le but immédiat du projet Harvard était de découvrir la structure économique, quelles forces modifient cette structure, comment le comportement de la structure peut être prédit, et comment il peut être manipulé. Ce qui était recherché était une connaissance bien organisée des structures mathématiques et des interrelations d'investissement, de production, de distribution, et de consommation.



Pour faire un résumé de tout cela, il fut découvert qu'une économie obéissait aux mêmes lois que l'électricité, et que toutes les théories mathématiques ainsi que le savoir faire pratique et informatique développé dans le domaine électronique pouvait être directement appliqué dans l'étude de l'économie.



Cette découverte ne fut pas proclamée ouvertement, et ses implications les plus subtiles furent et sont encore un secret soigneusement gardé, comme par exemple le fait que dans un modèle économique, la vie humaine est mesurée en dollars, ou qu'une étincelle électrique générée à l'ouverture d'un interrupteur connecté à un inducteur actif est mathématiquement analogue à l'initiation d'une guerre.



Le plus grand obstacle rencontré par les théoriciens de l'économie fut la description précise du ménage en tant qu'industrie. Ceci est un défi parce que les achats du consommateur sont une affaire de choix, qui est lui-même influencé par le revenu, les prix, et d'autres facteurs économiques.



Cet obstacle fut levé par un moyen indirect et statistiquement approximatif, en utilisant le shock-testing pour déterminer les caractéristiques courantes, appelés coefficients techniques courants, d'une industrie de biens ménagers.



Finalement, parce que les problèmes en économie théorique pouvaient être traduits très facilement en problèmes d'électronique théorique, et la solution traduite à son tour en sens inverse, il s'en suivit que seul un livre de traduction linguistique et de définition de concepts avait besoin d'être écrit. Le reste pouvait être trouvé dans les travaux ordinaires en mathématique et électronique. Cela rend inutile la publication d'un livre sur l'économie avancée, et simplifie considérablement la sécurité du projet.














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Le shock-testing économique


L'une des méthodes d'évaluation des coefficients techniques d'une industrie de transformation consiste à soumettre le prix des produits à un choc, et à noter les changements dans les ventes de tous les produits.



Non seulement le prix des produits mais aussi la disponibilité du travail peut être utilisé comme moyen de shock-testing. Les grèves fournissent d'excellents shock-tests d'une économie, en particulier dans les secteurs de services critiques comme le transport routier, les communications, les services urbains collectifs (énergie, eau, ramassage des ordures, etc).



Grâce au shock-testing, il fut découvert une relation directe entre la disponibilité du flux d'argent dans une économie et la réponse d'une masse de gens en fonction de cette disponibilité.



Par exemple, il y a une relation quantitative mesurable entre le prix de l'essence et la probabilité qu'une personne fasse l'expérience d'un mal de tête, ou ressente l'envie de voir un film violent, fumer une cigarette, ou aller à une taverne pour une chope de bière.



Le plus intéressant est qu'en observant et mesurant les modèles économiques par lesquels le public essaye de fuir ses problèmes et s'échapper de la réalité, et en appliquant la théorie mathématique d'Operations Research, il est possible de programmer des ordinateurs pour prédire la plus probable combinaison d'événements créés (chocs) qui amèneront à un contrôle complet et à la subjugation du public, à travers une subversion de l'économie publique (en agitant l'arbre à prunes).














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Concepts généraux de l'Energie


Dans l'étude des systèmes d'énergie, il apparaît toujours trois concepts élémentaires. Ce sont l'énergie potentielle, l'énergie cinétique, et la dissipation d'énergie. Et correspondant à ces trois concepts, il y a trois contreparties physiques essentielles et idéalisées appelées composants passifs.



1 - Dans la science physique, le phénomène d'énergie potentielle est associé à une propriété physique appelée élasticité ou rigidité, et qui peut être représentée par un ressort tendu.

En science électronique, l'énergie potentielle est stockée dans un capaciteur au lieu d'un ressort. Cette propriété est appelée capacitance au lieu d'élasticité ou rigidité.



2 - Dans la science physique, le phénomène d'énergie cinétique est associé à une propriété physique appelée inertie ou masse, et peut être représenté par une masse en mouvement.

En science électronique, l'énergie cinétique est stockée dans un inducteur (un champ magnétique). Cette propriété est appelée induction au lieu d'inertie.



3 - Dans la science physique, le phénomène de dissipation énergétique est associé à une propriété physique appelée friction ou résistance, et qui peut être représentée par un appareil convertissant l'énergie en chaleur.

En science électronique, la dissipation d'énergie est produite par un élément appelé résistance ou conducteur. Cette propriété est appelée résistance ou conductance.



En économie, ces trois concepts énergétiques sont associés de la façon suivante:





Capacitance économique
Capital (argent, stocks à l'inventaire, investissement immobiliers ou en valeurs durables, etc)

Conductance économique
Marchandises (coefficients de flux de production)

Inductance économique
Services




L'ensemble de la théorie mathématique développée dans l'étude d'un système d'énergie (mécanique, électronique, etc.) peut être directement appliqué dans l'étude de n'importe quel autre système d'énergie (par exemple économique).














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Le modèle E


Une économie nationale consiste en des flux simultanés de production, distribution, consommation, et investissement. Si l'on assigne une valeur numérique à tous ces éléments, y compris le travail et les fonctions humaines, avec comme unité de mesure, disons, le dollar de 1939, alors ce flux peut être représenté par un courant circulant dans un circuit électrique, et son comportement peut être prédit et manipulé avec une précision utile.



Les trois composants énergétiques passifs de l'électronique, le capaciteur, le conducteur (ou résistance), et l'inducteur, correspondent aux trois composants énergétiques passifs de l'économie, appelés respectivement le capital, les biens, et les services.



La capacitance économique représente le stockage de capital sous une forme ou sous une autre.

La conductance économique représente le niveau de conductance des matières pour la production de biens.

L'inductance économique représente l'inertie de la valeur économique en mouvement. C'est un phénomène de population connu sous le nom de services.












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Inductance économique





Un inducteur électrique a un courant électrique comme premier phénomène, et un champ magnétique comme second phénomène (inertie). Correspondant à cela, un inducteur économique a un flux de valeur économique comme premier phénomène, et un champ de population comme second phénomène d'inertie. Quand le flux de valeur économique (c'est à dire d'argent) diminue, le champ de population humaine disparaît dans le but de permettre à la valeur économique de continuer à circuler (cas extrême: guerre).


L'inertie du public est le résultat des habitudes de consommation, du standard de vie désiré, et il s'agit généralement d'un phénomène d'auto-préservation.














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Facteurs inductifs à considérer




1- Population

2- Magnitude des activités économiques du gouvernement

3- Méthode de financement de ces activités du gouvernement (cf. Peter-Paul Principle - inflation de la monnaie)














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Conversion


Charge
Coulombs
Dollars (1939)

Flux/ courant
Ampères (coulombs/ seconde)
Dollars de flux par an

Force de motivation
Volts
Demande (output) en dollars

Conductance
Ampères par volt
Flux annuel en dollars par dollar de demande

Capacitance
Coulombs par volt
Dollars de production en stock par dollar de demande












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Introduction aux amplificateurs économiques


Les amplificateurs économiques sont les composants actifs de l'engineering économique. La caractéristique de base de n'importe quel amplificateur (mécanique, électrique, ou économique) est qu'il reçoit un signal de contrôle en entrée (input), et délivre de l'énergie à partir d'une source d'énergie indépendante vers un terminal spécifique en sortie (output), dans une relation prévisible avec le signal de contrôle en entrée.



La forme la plus simple d'amplificateur économique est un instrument appelé publicité.

Si une publicité TV s'adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d'une personne de 12 ans.



Un amplificateur économique peut avoir plusieurs entrées ou sorties. Sa réponse peut être instantanée ou différée. Son circuit peut être représenté symboliquement par un interrupteur tournant si ses options sont exclusives, qualitatives, ou binaires ("go" ou "no-go"), ou il peut avoir ses relations paramétriques entrée/sortie spécifiées par une matrice avec les sources d'énergies internes représentées.

Quelque soit la forme qu'il puisse avoir, son but est de gouverner le flux d'énergie d'une source vers un réceptacle en sortie, en relation directe avec un signal de contrôle extérieur. Pour cette raison il est considéré comme un élément ou composant de circuit actif.

Les Amplificateurs Economiques se répartissent en des classes appelées stratégies, et, en comparaison avec les amplificateurs électroniques, les fonctions internes spécifiques d'un amplificateur économique sont appelées logistiques au lieu d'électriques.

De plus, les amplificateurs économiques ne délivrent pas seulement un gain d'énergie mais sont aussi en pratique utilisées pour provoquer des changements dans les circuits économiques.



Dans le design d'un amplificateur économique nous devons avoir une idée d'au moins cinq fonctions, qui sont:

(1) le signal en entrée disponible

(2) les objectifs de contrôle-sortie souhaités

(3) les objectifs stratégiques

(4) les sources de pouvoir économique disponibles

(5) les options logistiques



Le processus de définition et d'évaluation de ces facteurs et d'incorporation de l'amplificateur économique dans un système économique a été populairement appelé game theory.

Le design d'un amplificateur économique commence par la spécification du niveau d'énergie de l'output, qui peut aller de personnel à national. La deuxième condition est la vitesse de réponse, c'est à dire la vitesse avec laquelle l'action en sortie est une fonction des commandes en entrée. Un gain élevé combiné avec un fort feedback aident à obtenir la précision requise.

La plupart des erreurs résideront dans le signal de données en entrée.












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Amplification des sources d'Energie


L'étape suivante dans le processus du design d'un amplificateur économique est de découvrir les sources d'énergie. Les sources d'énergie qui soutiennent tout système économique sont bien sûr la fourniture de matières premières, et le consentement du peuple à travailler, et en conséquence à assumer un certain rang social, position, niveau, ou classe dans la structure sociale (c'est à dire de fournir du travail aux niveaux variés de l'ordre concerné).



Chaque classe, en oeuvrant à garantir son propre niveau de revenu, contrôle le niveau immédiatement en dessous lui, et ainsi préserve la structure de classe. Ceci fournit la stabilité et la sécurité, mais aussi un gouvernement par le haut.



Au fil du temps, et de l'amélioration de la communication et de l'éducation, les éléments des classes inférieures deviennent aptes à la connaissance et envieux des bonnes choses que les membres des classes supérieures possèdent.



Ceci menace la souveraineté de l'élite.



Si l'ascension des classes inférieures peut être contenue assez longtemps, l'élite peut parvenir à la dominance de l'énergie, et le peuple, par consentement, ne tiendra plus alors une position de ressource énergétique essentielle.



Jusqu'à ce qu'une telle dominance de l'énergie soit absolument établie, le consentement du peuple à travailler et à laisser les autres prendre en main leurs affaires doit être pris en considération, dans la mesure où un échec en ce domaine amènerait le peuple à interférer dans le transfert final des sources d'énergie au contrôle de l'élite.



Il est essentiel de reconnaître qu'à l'heure actuelle, le consentement du public est encore une clé essentielle pour la distribution de l'énergie dans le processus d'amplification économique.



Par conséquent, le consentement en tant que mécanisme de libération de l'énergie va maintenant être étudié.












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Consentement, la première victoire


Un système d'arme silencieuse opère à partir de données obtenu d'un public docile par des moyens légaux. Davantage d'information est rendue disponible pour les programmeurs des systèmes d'armes silencieuses à travers l'Internal Revenue Service. (voir Etudes de la structure de l'économie américaine pour une liste de sources I.R.S.)



L'information consiste en la livraison obligatoire de données bien organisées contenues dans les formulaires de taxes fédéraux ou nationaux, collectées, assemblées, et présentées par les payeurs de taxes et les employeurs.



De plus, le nombre de tels formulaires soumis à l'I.R.S. est un indicateur utile du consentement du public, un facteur important dans la prise de décision stratégique. D'autres sources de données sont exposées dans la Courte Liste d'inputs.



Les coefficients de consentement sont un feedback numérique indiquant le statut de victoire. Base psychologique: quand le gouvernement est capable de collecter des taxes et de dimensionner la propriété privée sans juste compensation, c'est une indication que le public est mûr pour se rendre et consentir à sa mise en esclavage et à son asservissement légal. Un bon indicateur, facilement quantifiable, de temps plus durs à venir est le nombre de citoyens publics qui payent une taxe sur le revenu en dépit d'un manque évident de réciprocité ou de service honnête de la part du gouvernement.














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Diversion, la stratégie première


L'expérience a montré que la méthode la plus simple pour rendre efficace une arme silencieuse et gagner le contrôle du public est de maintenir le public ignorant des principes basiques des systèmes d'un coté, tout en le gardant dans la confusion, désorganisé, et distrait avec des sujets sans importance réelle de l'autre coté.



Ceci est obtenu en:


1 - décourageant l'activité de leurs esprits; sabotant leurs activités mentales; fournissant des programmes d'éducation de basse qualité en mathématiques, logique, design des systèmes et économie, et en décourageant la créativité.

2 - encourageant leurs émotions, augmentant leur égocentrisme et leur goût pour les activités émotionnelles et physiques, en:

a) - multipliant des affronts et attaques émotionnelles (viol mental et émotionnel) au moyen d'un barrage constant de violence, de guerres, de sexe dans les médias - en particulier la TV et les journaux.

b) - leur donnant ce qu'ils désirent - en excès - "junk food" pour l'esprit, et en les privant de ce dont ils ont réellement besoin.

3 - réécrivant l'histoire et la loi, et soumettant le public à des distractions, en étant ainsi capable de déplacer leurs pensées de leurs besoins personnels vers des priorités extérieures hautement fabriquées.



Ceci prévient leur intérêt et leur découverte possible des armes silencieuses et de la technologie d'automatisation sociale.



La règle générale est qu'il y a un profit dans la confusion; plus la confusion est grande, plus le profit est grand. Ainsi, la meilleure approche est de créer des problèmes, et ensuite d'offrir des solutions.
















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Sommaire de la diversion


Médias: Garder l'attention du public adulte distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle.



Enseignement: Garder le public ignorant des véritables mathématiques, de la véritable économie, de la véritable loi, et de la véritable histoire.



Spectacles: Maintenir le divertissement public en-dessous du niveau de la sixième.



Travail: Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux.
















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Table des stratégies



Faites ceci Pour obtenir ceci


Garder le public ignorant Moins d'organisation publique


Créer de la préoccupation Moins de défenses


Attaquer la cellule familiale Contrôle de l'éducation de la jeunesse


Donner moins de cash et plus de crédits ou d'indemnités Plus de laisser-aller et plus de données


Conformité sociale Simplicité de la programmation informatique


Minimiser la protestation contre les taxes Maximum de données économiques, minimum de problèmes de contrainte


Stabiliser le consentement Simplicité des coefficients


Etablir des conditions-cadre Simplicité des problèmes, solution des équations différentielles


Justesse du timing Moins de décalage et de flou dans les données


Maximiser le contrôle Résistance minimum au contrôle










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Logistique


L'application avec succès d'une stratégie requiert une étude attentive des entrées, sorties, de la stratégie reliant les entrées aux sorties, et des sources d'énergie disponibles pour remplir cette stratégie. Cette étude est appelée logistique.



Un problème logistique est étudié au niveau élémentaire d'abord, puis les niveaux de complexité plus grands sont étudiés en tant que synthèse des facteurs élémentaires.



Cela signifie qu'un système donné est analysé, c'est à dire décomposé en ses sous-systèmes, ceux-ci étant à leur tour analysés, jusqu'à ce que, par ce processus, on parvienne à "l'atome" logistique, l'individu.












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Courte liste d'inputs


Questions auxquelles répondre:

- quoi
- quand
- où
- comment
- pourquoi
- qui




Sources d'information générales:

- écoutes téléphoniques
- surveillance
- analyse des ordures
- comportement des enfants à l'école




Standard de vie selon:

- nourriture
- habillement
- habitat
- moyens de transport




Contacts sociaux:

- téléphone (enregistrements d'appels répertoriés)
- famille (certificats de mariage, de naissance, etc.)
- amis, associés, etc.
- adhésion à des associations
- affiliation politique






La trace de papier personnelle



Habitudes personnelles d'achat:

- chèques bancaires
- achats par carte de crédit
- achats par carte de crédit "marquée" - association de la carte de crédit avec le code barre des produits (U.P.C. - Universal Product Code)




Possessions (actif):

- compte chèque
- comptes sur livret
- dépôt dans un coffre de banque
- business
- automobiles
- actions en bourse



Handicaps (passif):

- emprunts, crédits à la consommation
- ennemis (voir Sources légales)



Sources gouvernementales:

- Aides sociales
- Sécurité sociale
- Indemnités de chômage
- Subventions et bourses



Sources gouvernementales

- Internal Revenue Service
- OSHA
- Census
- etc.



Autres sources gouvernementales:

- Surveillance du courrier postal






Types d'habitudes - Programmation


Forces et faiblesses:

- activités (sports, hobbies, etc.)
- voir "légal" (peurs, angoisses, etc.)
- relevés hospitaliers (sensibilité aux médicaments, réaction à la douleur, etc.)
- relevés psychiatriques (peurs, angoisses, phobies, adaptabilité, réaction aux stimulis, violence, suggestibilité ou hypnose, souffrance, plaisir, amour, et sexe)



Comportements adaptatifs:

- consommation d'alcool
- consommation de drogues
- divertissements, spectacles
- facteurs religieux influençant le comportement
- autres méthodes pour s'échapper de la réalité



Sensibilité politique:

- convictions
- contacts
- position
- forces/ faiblesses
- projets/ activités



Inputs légaux - contrôle du comportement

- enregistrements des tribunaux
- procès-verbaux policiers
- infractions routières
- dénonciations faites à la police











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Courte liste d'ouputs
Création de situations contrôlées, manipulation de l'économie et de la société


- allouer des opportunités
- détruire des opportunités
- contrôler l'environnement économique
- contrôler la disponibilité des matières premières
- contrôler le capital
- contrôler les taux bancaires
- contrôler l'inflation de la monnaie
- contrôler la possession de la propriété
- contrôler la capacité industrielle
- contrôler la fabrication
- contrôler la disponibilité des biens de consommation
- contrôler le prix des biens de consommation
- contrôler les services, la force de travail, etc.
- contrôler les paiements à des fonctionnaires du gouvernement
- contrôler les fonctions juridiques
- contrôler les fichiers de données personnelles
- contrôler la publicité
- contrôler le contact avec les médias
- contrôler le matériel disponible pour la réception TV
- détourner l'attention des problèmes réels
- encourager les émotions
- créer le désordre, le chaos, et l'aliénation mentale
- contrôler l'élaboration de formulaires de taxes plus détaillés
- contrôler le stockage de l'information
- développer les analyses et profils psychologiques sur les individus
- contrôler les facteurs sociologiques
- contrôler les possibilités de richesse
- faire du faible une proie
- neutraliser les forces
- drainer la richesse et la substance












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L'utérus artificiel


Dès le moment où une personne quitte l'utérus de sa mère, ses efforts de tous les instants sont consacrés à construire et à maintenir des utérus artificiels dans lesquels se retirer, ou des formes variées de coquilles protectrices de substitution.



L'objectif de ces utérus artificiels est de fournir un environnement stable pour à la fois l'activité stable et instable; de fournir un habitat pour le processus évolutif de croissance et de maturité (c'est à dire la survie); de fournir de la sécurité pour la liberté, et de fournir une protection défensive contre une activité offensive.



Ceci est vrai à la fois pour le public ordinaire et pour l'élite. Toutefois, il y a une différence fondamentale dans la façon dont chacune de ces classes aborde la solution aux problèmes.














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La structure politique d'une nation
Dépendance


La première raison pour laquelle les citoyens individuels d'un pays créent une structure politique est un désir subconscient de perpétuer la relation de dépendance de leur enfance. Exposé simplement, ils veulent un ange gardien pour éliminer tout risque de leur vie, poser un poulet sur la table de chaque dîner, habiller leurs corps, les border dans le lit le soir, et leur dire que tout ira bien quand ils se réveilleront le lendemain matin.



La demande du public est incroyable, alors l'ange gardien, le politicien, répond à l'incroyable par l'incroyable, en promettant le monde sans rien apporter. Donc, qui est le plus grand menteur? Le public ou le l'ange gardien?



Le comportement du public est dominé par la peur, la paresse, et la facilité. Ceci est la base de l'état providence en tant qu'arme stratégique, utile contre un public écoeurant.












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Action - Offensive


La plupart des gens veulent être capable de soumettre et/ou de tuer d'autres êtres humains qui dérangent leurs vies quotidiennes mais ils ne veulent pas avoir à affronter les problèmes moraux et religieux qu'un tel acte de leur part pourrait engendrer.



Par conséquent, ils assignent le salle travail aux autres (incluant leurs propres enfants) comme pour garder le sang hors de leurs mains. Ils s'extasient sur le sauvetage d'animaux par des humains et puis s'assoient devant un délicieux hamburger dans un taudis repeint en blanc en bas de la rue et hors de vue. Mais encore plus hypocrite, ils paient des taxes pour financer une association professionnelle d'hommes célèbres collectivement appelés politiciens, et puis se plaignent de la corruption dans le gouvernement.












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Responsabilité


Encore une fois, la plupart des gens veulent être libres de faire les choses (explorer, etc.) mais ils ont peur d'échouer.



La crainte de l'échec est manifestée par l'irresponsabilité, en particulier en déléguant ses responsabilités personnelles à d'autres là où le succès est incertain ou comporte des obligations que la personne n'est pas préparée à accepter. Ils veulent l'autorité (racine étymologique - "auteur"), mais ils n'accepteront aucune responsabilité ou obligation. En conséquence, ils chargent les politiciens d'affronter la réalité pour eux.












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Résumé


Le peuple mandate les politiciens afin que le peuple puisse:

1) obtenir la sécurité sans avoir à l'organiser.

2) obtenir l'action sans avoir à y réfléchir.

3) infliger le vol, les blessures, et la mort à d'autres sans avoir à contempler la vie et la mort.

4) éviter la responsabilité pour leurs propres intentions

5) obtenir les bénéfices de la réalité et de la science sans s'exercer eux-mêmes à la discipline d'affronter ou d'apprendre l'une ou l'autre de ces choses.





Il donne aux politiciens le pouvoir de créer et de diriger une machine de guerre pour:

1) pourvoir à la survie de la nation/utérus.

2) empêcher l'empiétement de quoi que ce soit sur la nation/utérus

3) détruire les ennemis qui menacent la nation/utérus.

4) détruire ceux des citoyens de leur propre pays qui ne se conforment pas au respect de la stabilité de la nation/utérus.














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Relations du flux dans le temps et oscillations auto-destructives


Une industrie type peut être symbolisée électroniquement de plusieurs manières. La plus simple est de représenter la demande par un voltage, et l'offre par un courant. Quand ceci est fait, la relation entre les deux devient ce que l'on appelle une admission, qui peut résulter de trois facteurs économiques: (1) le flux rétrospectif, (2) le flux présent, et (3) le flux prévisionnel.


Le flux prévisionnel est le résultat de la propriété des entités vivantes qui fait que l'énergie (nourriture) est stockée pour une période de basse énergie (c'est à dire pour la saison d'hiver). Dans une industrie de production, il prend différentes formes; l'une d'elles est connue sous le nom de stock de production ou inventaire. En symbolique électronique, ce type de demande industrielle (pure industrie de capital) est représentée par la capacitance, et le stock (ou ressource) est représenté par une charge stockée. La satisfaction d'une demande industrielle souffre d'un décalage à cause de l'effet de remplissage des stocks.


Le flux présent n'implique idéalement aucun délai. Il est, à proprement parler, de l'input du jour pour de l'output du jour, un flux "de la main à la bouche". En symbolique électronique, ce type de demande industrielle est représentée par une conductance qui est alors une simple valve économique (un élément dissipatif).


Le flux rétrospectif est connu comme habitude ou inertie. En électronique, ce phénomène est caractéristique d'un inducteur (pure industrie de services) dans lequel un flux de courant (équivalent économique: le flux d'argent) crée un champ magnétique (équivalent économique: la population humaine active) qui, si le courant (flux d'argent) commence à diminuer, disparaît (guerre) pour maintenir le courant (flux d'argent - énergie).


D'autres alternatives importantes à la guerre en tant qu'inducteurs économiques sont un programme d'assistance sociale sans fin, ou un énorme (mais fructueux) programme spatial.


Le problème dans la stabilisation d'un système économique est qu'il y a trop de demande, à cause de trop d'avidité et trop de population.


Cela crée une inductance économique excessive qui peut seulement être équilibrée par de la capacitance économique (vraies ressources ou valeur, c'est à dire biens et services).


Le programme d'assistance sociale n'est rien de plus qu'un système d'équilibrage basé sur un crédit sans fin, qui crée une fausse industrie de capital pour donner à des gens non-productifs un toit au-dessus de leur têtes et de la nourriture dans leurs estomacs. Cela peut être utile, toutefois, parce que les récipients deviennent la propriété de l'état en retour pour le "cadeau", une armée prête pour l'élite.


Ceux qui sont accrochés à la drogue économique doivent aller vers l'élite pour avoir une dose. En cela, la méthode d'introduction de montants importants de capacitance stabilisatrice s'applique en empruntant sur le futur "crédit" du monde. Ceci est une quatrième loi de mouvement, et consiste en l'accomplissement d'une action et en quittant le système avant que la réaction produite ne revienne au point de départ de l'action (réaction différée).


Le moyen de survivre à une réaction est de changer le système avant que la réaction ne puisse intervenir. Par ce moyen, le politicien devient plus populaire de son temps, et le public paye plus tard. En fait, la mesure d'un tel politicien est le temps de délai.


La même chose est accomplie par le gouvernement en imprimant de la monnaie au-delà des limites du produit national brut, un processus économique appelé inflation. Cela met une grande quantité d'argent entre les mains du public, et maintient un équilibre contre leur avidité, crée une fausse confiance en eux-mêmes et, pour un moment, tient le loup loin de la porte.


Il peut éventuellement revenir à la guerre d'équilibrer le compte, parce que la guerre est simplement, en dernier ressort, l'acte de détruire le créditeur, et les politiciens sont les vedettes publiquement chargées de justifier l'acte et de garder la responsabilité du sang loin de la conscience du public. (voir la section sur les facteurs de consentement et la structuration socio-économique)


Si les gens se souciaient réellement de leur prochain, il contrôleraient leur appétits (avidité, procréation, etc.) afin qu'il puissent ne pas avoir à compter sur un crédit ou un système d'assistance sociale.




Puisque la majorité du public ordinaire n'exercera pas une telle restriction, il n'y a que deux alternatives pour réduire l'inductance économique du système:

1) Laisser le peuple s'entre-tuer dans la guerre, ce qui aura pour seul résultat la destruction totale de la vie sur terre.
2) Prendre le contrôle du monde par l'utilisation "d'armes silencieuses" économiques, sous la forme d'une "guerre tranquille", et réduire l'inductance économique à un niveau sûr, par un processus d'esclavage et de génocide.



Le dernière option a été retenue comme la meilleure option évidente. A ce point, il doit être clair comme du cristal pour le lecteur pourquoi le secret absolu est nécessaire à propos des armes silencieuses. Le public ordinaire refuse d'améliorer sa propre mentalité et sa foi en son prochain. Il est devenu une horde de barbares proliférants, et à proprement parler, un fléau sur la face de la terre.


Ils ne se soucient pas de la science économique pour apprendre pourquoi ils n'ont pas été capables d'éviter la guerre en dépit de la moralité religieuse, et leur refus religieux ou auto-gratifiant de traiter les problèmes planétaires rend la solution de ces problèmes hors de leur portée.


Ceci est laissé aux quelques uns qui veulent réellement penser et survivre comme les plus aptes à survivre, et résoudre les problèmes pour eux-mêmes comme pour ceux qui sont réellement conscients. Autrement, la révélation publique de l'arme silencieuse détruirait leur seul espoir de préserver la graine de la future véritable humanité.










fin du document














quelques citations à méditer...


"En politique, rien n'arrive par hasard. Chaque fois qu'un évènement survient, on peut être certain qu'il avait été prévu pour se dérouler ainsi."

Franklin D. Roosevelt
Président des Etats-Unis (1933-1945)





"Le monde se divise en trois catégories de gens: un très petit nombre qui fait se produire les évènements, un groupe un peu plus important qui veille à leur exécution et les regarde s'accomplir, et enfin une vaste majorité qui ne sait jamais ce qui s'est produit en réalité."

Nicholas Murray Butler
Président de la Pilgrim Society, membre de la Carnegie, membre du CFR (Council on Foreign Relations)





"La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre contre les Etats-Unis. Une guerre permanente, économique, une guerre sans morts."
"Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. Une guerre inconnue, une guerre permanente, sans morts apparemment, et pourtant une guerre à mort."

François Mitterrand
Commentaire fait lors d'un entretien privé à la fin de sa vie(cité dans Courrier International du 13 Avril 2000)





Sommaire Stratégies planétaires







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vendredi 17 septembre 2010

La dépression


Qu'est-ce que la dépression ?
Les sociétés de produits pharmaceutiques voudraient nous faire croire que la dépression est une affection bien comprise qui est déclenchée par un manque de sérotonine dans certaines parties de notre cerveau. Donc, le traitement approprié devrait tout simplement consister à choisir la pilule qui permettrait au taux de sérotonine de redevenir normal. Bien que cet argument simple et convaincant suffise à la commercialisation des médicaments auprès des médecins très pris, et du grand public, il n'est probablement pas tout à fait exact. Un neurobiologiste réputé a dit, il n'y a pas si longtemps : « Expliquer le fonctionnement du cerveau humain en nous basant sur nos connaissances actuelles en neurobiologie et en neurochimie, c'est comme analyser des échantillons prélevés dans les égouts de Moscou et déterminer ce que les Muscovites ont pris au petit-déjeuner ce matin-là. »

Nous savons que la dépression entrave le fonctionnement de plusieurs parties du cerveau, notamment le système limbique et le cortex cérébral. La dépression influe donc sur notre humeur, elle interfère avec des fonctions physiologiques comme l'appétit et le sommeil et elle parasite notre efficience intellectuelle.

Le diagnostic
La présence de la dépression n'est pas toujours évidente, surtout pour la personne qui en souffre. Elle ressemble parfois à de l'irritabilité ou elle peut prêter à confusion avec la démence ou la sénilité. Les traits sur lesquels le diagnostic de dépression s'établit correspondent aux parties du cerveau atteintes. Pour établir le diagnostic clinique, il faut que plusieurs des symptômes mentionnés ci-après soient présents et suffisamment intenses pour entraver considérablement la capacité d'une personne d'accomplir les activités d'une journée normale :

•des perturbations du sommeil (un réveil très matinal, de l'insomnie ou un excès de sommeil) ;
•une modification de l'appétit (une perte de l'appétit ou de poids ou un comportement boulimique) ;
•une faible énergie ;
•des sentiments d'impuissance, de tristesse, de désespoir ;
•un manque de concentration ;
•de la difficulté à prendre des décisions.
Les facteurs de risque
Un lien génétique existe vraiment : si vos parents, vos grands-parents, vos frères et sœurs ont souffert d'une dépression, vous en courez un risque considérablement accru. Certaines modifications hormonales, comme celles observées après une grossesse, ou la ménopause, sont associées à un risque accru de dépression. Un choc émotionnel soudain, ou une perte pénible, peuvent déclencher un épisode dépressif. Certaines périodes de l'année, comme Noël ou l'anniversaire d'un événement pénible, peuvent être associées à des épisodes dépressifs. Certains agents (l'alcool, la marie-jeanne, les barbituriques, les benzodiazépines, les bêtabloquants, la clonidine, des corticostéroïdes) engendrent un état dépressif ou l'aggravent. La dépression est souvent associée à des troubles médicaux comme une maladie cardiaque, une sclérose en plaques, des formes d'arthrite, un accident vasculaire cérébral, une hypothyroïdie, le syndrome de Cushing, la maladie de Parkinson et quelques types de cancer.

Une fois que vous avez souffert d'un épisode dépressif, le risque que d'autres se produisent augmente avec la survenue de chaque récidive. Après un seul épisode, la probabilité d'une autre occurrence est 50 %, après 2 épisodes, la probabilité s'élève à 70 %, et après 3 elle passe à 90 %.

Le traitement
Une gamme étendue de thérapies a prouvé son efficacité dans la prévention et le traitement de la dépression. Un repos adéquat, un bon programme d'exercice, un régime alimentaire équilibré sont des mesures thérapeutiques importantes, en particulier pour les personnes qui courent un risque accru de dépression. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est une technique de conseil que le thérapeute emploie en vue d'aider la personne qui le consulte à repérer et corriger les pensées erronées et négatives. La TCC s'est prouvée au moins aussi efficace que les médicaments antidépresseurs dans le traitement des états dépressifs légers et modérés.

Une gamme étendue de médicaments antidépresseurs a été mise au point et ont montré quelque efficacité. Bien qu'ils agissent tous sélectivement, il est intéressant de constater qu'ils ont une gamme d'actions remarquablement étendue dans le cerveau. Certains sont des stimulants, comme les amphétamines qui augmentent la sécrétion de la dopamine. D'autres bloquent la réabsorption de la sérotonine, et cette action cause son augmentation dans le cerveau. D'autres encore agissent apparemment en augmentant la concentration de la norépinéphrine, un autre neurotransmetteur excitateur.

Il y a eu des rapports scientifiques contradictoires sur l'efficacité des remèdes à base de plantes médicinales, en particulier sur le millepertuis. Une étude a montré que le groupe atteint de dépression qui avait reçu le placebo avait obtenu une réponse plus favorable que le groupe qui avait pris le millepertuis ou ceux qui avaient pris un médicament ISRS (un médicament appartenant à la classe des antidépresseurs appelés inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine).

Quelques personnes dont la dépression grave et invalidante n'a pas répondu à d'autres types de traitements sont traitées avec succès par une thérapie électroconvulsive. Bien que ce soit une mesure extrême, on ne doit pas oublier qu'une grave dépression est une affection horrible dont les conséquences pourraient s'avérer fatales.

Comme pour toute autre affection chronique qui a des origines et des manifestations biologiques ainsi que psychosociales, les meilleures thérapies combinent des interventions biologiques ou pharmaceutiques avec des traitements psychosociaux sous forme de psychothérapie de groupe ou individuelle et des modifications comportementales visant notamment les exercices physiques, le régime alimentaire, les activités sociales et spirituelles. Une étude dont les résultats ont été publiés dans le British Medical Journal montre que les patients dont la dépression a été traitée avec succès couraient un moindre risque de récidive et fonctionnaient bien mieux sur le plan affectif et physique quand des fournisseurs de soins de santé leur prodiguaient un soutien continu. Le groupe qui n'a reçu qu'une seule et brève intervention thérapeutique courait un plus grand risque de souffrir d'une récidive. Le message à retenir de cette étude est que la dépression est une affection chronique susceptible de récidives, par conséquent, une thérapie efficace demande la poursuite d'activités qui préviendront une récidive, y compris des médicaments, un soutien social, une psychothérapie, des exercices physiques et des activités pondérées.

Ce qu'il faut faire
Informez-vous au moyen de la lecture. Abordez ce sujet avec votre médecin et avec une personne de votre centre communautaire d'hygiène mentale. Songez à suivre des séances de thérapie cognitivo-comportementale avec un psychothérapeute qualifié, mais renseignez-vous d'abord afin de vous assurer que le thérapeute est rompu à cette méthode. Adoptez un programme d'exercice rigoureux que vous pratiquerez régulièrement. Surveillez votre alimentation. Sortez et entrez en rapport avec d'autres personnes au moyen d'activités sociales, de passe-temps collectifs, de la musique ou de groupes de soutien mutuel. Tout en tirant la conclusion que la dépression est une affection chronique, souvent marquée par des récidives, il ne faut pas oublier que sa guérison ou une rémission de longue durée est possible, surtout si la personne qui en souffre continue à faire ce qui lui réussit.

Lecture supplémentaire
Être bien dans sa peau : traitement éprouvé cliniquement pour vaincre la dépression, l'anxiété et les troubles de l'humeur, traduction de The New Mood Therapy, by David Burns, MD, Avon Books, 1980.

mercredi 25 août 2010

Les Maitres du monde

Le Siècle

"Le Siècle" est un "club de réflexion" (ou "think tank") qui réunit les membres les plus puissants et influents de la classe dirigeante française. On y retrouve des politiciens de droite et de gauche, les patrons des plus grandes entreprises françaises, des journalistes de premier plan dans les médias qui "font l'opinion", et quelques universitaires. Le Siècle compte un peu plus de 500 membres choisis par cooptation, auquels s'ajoutent 200 invités renouvelés chaque année.

Une fois par mois, les membres du Siècle se réunissent au très sélect Automobile Club de France, place de la Concorde. De 20h à 21h, un apéritif permet de choisir librement ses interlocuteurs. A 21h vient l'heure du dîner. Les convives sont placés par groupes de 7 ou 8 autour d'un chef de table qui veille à organiser le débat et à éviter les apartés. Le repas se termine à 22h45. Ceux qui le souhaitent peuvent prolonger la soirée au bar.

Sur Canal Plus, les "Guignols de l'info" ont fait allusion au Siècle, avec une séquence où une organisation nommée "Le Spectre" gouverne secrètement la France. Dans une mise en scène à la manière de James Bond - "Octopussy" ou de la série TV "Le Prisonnier", on y voit des personnalités médiatiques et politiques obéir servilement aux ordres du "n°1" de l'organisation, incarné par la marionnette d'Ernest Antoine Seillière.


Zoom sur quelques membres du Siècle


Philippe Jaffré
Né en 1945. Enarque. Fils d'Yves-Frédéric Jaffré, conseiller de Pierre Laval. Frère de Jérôme Jaffré, administrateur de la Sofres (l'un des principaux instituts de sondages en France). Conseiller de René Monory en 1979, dans le gouvernement de Raymond Barre et sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. Chef de service au ministère de l'économie et des Finances (1986). Il fut, avec Jacques Friedmann, l'un des principaux artisans des privatisations de 1987. Il présida ensuite plusieures filiales du Crédit agricole jusqu'en 1991. Pdg d'Elf-Aquitaine de 1993, jusqu'à la fusion de Elf avec Total. Il fut alors connu du grand public à cause de la fabuleuse indemnité de départ qu'il empocha en stock options. Il fut également administrateur de nombreuses sociétés dont la Banco Ambrosiano (la banque impliquée dans le scandale de la Loge P2 en Italie). Il est également membre du Groupe de Bilderberg.




Bertrand Collomb
Né en 1942. Polytechnicien. Conseiller ministériel auprès d'Alain Peyrefitte (1973-74) et René Haby (1974-75). Pdg du groupe Lafarge, administrateur de diverses sociétés dont Unilever, Canadian Imperial Bank of Commerce, Crédit commercial de France (CCF), et Crédit local de France. Administrateur d'Aspen-France. Membre du Groupe de Bilderberg, et du World Economic Forum de Davos. Il est aussi membre d'Entreprise et Cité, un autre "club de réflexion" qui rassemble des grands patrons français.




André Lévy-Lang
Né en 1937. Polytechnicien. Ingénieur puis directeur de filiales chez Schlumberger de 1962 à 1974. Pdg de Paribas de 1990 jusqu'à sa fusion en 1999 avec la BNP. Administrateur de diverses sociétés dont Athena, Schlumberger, les AGF. Il a été mis en examen, en 1995, dans l'affaire des Ciments français et s'est maintenu grâce au soutien de Claude Bébéar (également membre et fondateur de Entreprise et Cité). Président de la Commission des finances du CNPF (ou MEDEF) de 1988 à 1997. Membre du Groupe de Bilderberg et président de l'Association des amis français du Groupe de Bilderberg.




Michel Pébereau
Né en 1942. Polytechnicien. Inspecteur général des finances. Ancien élève de l'école Polytechnique et de l'ENA. Conseiller auprès de Valéry Giscard d'Estaing entre 1970 et 1974, lorsque celui-ci était ministre des Finance de Georges Pompidou. Conseiller de René Monory de 1978 à 1981. Président du Crédit Commercial de France (CCF) de 1987 à 1993, puis président d'Axa. Il est aujourd'hui président de la BNP. Administrateur de diverses sociétés dont Lafarge, Saint-Gobain, UAP, et les Galeries Lafayette. Ancien membre de la Commission économique du MEDEF (l'organisation des patrons français). Egalement membre d'Entreprise et Cité.




Pierre Bilger
Né en 1934. Enarque. Inspecteur des finances. Conseiller de plusieurs ministres pendant la présidence de Valery Giscard d'Estaing: auprès de Jean-Pierre Fourcade de 1974 à 1976, de Michel Durafour en 1976, de Robert Boulin en 1977, et enfin, directeur de cabinet de Maurice Papon (alors ministre de Giscard) de 1978 à 1981. Directeur de l'Administration centrale au ministère de l'Économie et des Finances de 1982 à 1986, sous les gouvernements socialistes de Pierre Maurois et Laurent Fabius. Il fut ensuite président d'Alsthom.




D'autres membres du Siècle...

Gérard Worms président de la banque Rothschild, administrateur de la Société générale de Belgique (une banque présidée par Etienne Davignon, un membre éminent du Groupe de Bilderberg ).
Ernest-Antoine Seillière président du MEDEF, président des holdings Wendel Investissement et CGIP. membre du Groupe de Bilderberg.
Jean-Claude Trichet président de la Banque Centrale Européenne, ancien gouverneur de la Banque de France, membre du Groupe de Bilderberg et de l'IFRI.
Pascal Lamy Directeur de l'OMC (Organisation mondiale du Commerce), ex Commissaire européen au commerce, membre du Groupe de Bilderberg, membre de la branche Europe de la RAND Corporation.
Jean Peyrelevade président du Crédit Lyonnais
Jean-Yves Haberer ex-président du Crédit Lyonnais
Daniel Bouton président de la Société Générale
Claude Bébéar ex-président d'Axa
Louis Schweitzer président de Renault, membre du Groupe de Bilderberg, de l'IFRI, et du Forum de Davos
Michel Bon ex-président de France Telecom
Alain de Pouzilhac président d'Havas (groupe de médias et de publicité)
Maurice Levy président du groupe Publicis
Édouard de Rothschild banquier, homme d'affaires, principal actionaire du journal Libération
Louis Gallois président de la SNCF
Antoine Guichard PDG du groupe Casino
Jean-Marie Messier ex PDG de Vivendi
Martine Aubry membre du Parti Socialiste, ministre dans plusieurs gouvernements socialistes successifs
Olivier Schrameck directeur de cabinet du premier ministre Lionel Jospin de 1997 à 2002
Lionel Jospin membre du Parti Socialiste, premier ministre de 1997 à 2002
Dominique Strauss-Kahn membre du Parti Socialiste, ancien ministre des Finances de Lionel Jospin. Membre du Groupe de Bilderberg.
Hubert Vedrine, membre du Parti Socialiste, ancien ministre des Affaires étrangères de Lionel Jospin, ancien Secrétaire Général de l'Elysée sous François Mitterrand. Membre du Groupe de Bilderberg et de l'IFRI.
Jean-Pierre Chevènement, membre du Parti Socialiste, ministre dans plusieurs gouvernements
Laurent Fabius, membre du Parti Socialiste, ex premier ministre, ex ministre des finances
Elisabeth Guigou, membre du Parti Socialiste, ministre dans plusieurs gouvernements
Bernard Kouchner membre du Parti Socialiste, ministre dans plusieurs gouvernements de gauche et de droite, membre du Groupe de Bilderberg
Nicolas Sarkozy leader de l'UMP (principal parti de droite), ministre des finances et de l'intérieur
Rachida Dati ministre UMP de la justice
Alain Minc consultant, conseiller auprès de plusieurs grands chefs d'entreprises et ministres
Jean-Pierre Raffarin membre de l'UMP, premier ministre de 2002 à 2005
Thierry Breton ex-PDG de France Telecom, ministre UMP des finances de 2005 à 2007
Jean-François Copé ex-ministre UMP du budget
Corinne Lepage ancienne ministre de l'environnement
Nicole Notat secrétaire général du syndicat CFDT de 1992 à 2002
Renaud Denoix de Saint Marc membre du Conseil constitutionnel, ex vice-président du Conseil d'état
Christian Noyer président de la Banque de France, ex directeur de cabinet d'Edouard Balladur, puis d'Edmond Alphandéry et de Jean Arthuis au ministère des finances
Richard Decoings directeur de l'Institut d'études politiques de Paris
Anne-Marie Couderc député UMP et directrice générale du groupe de médias Hachette-Filipacchi
Teresa Cremisi PDG du groupe d'édition Flammarion, ex n°2 des éditions Gallimard
Odile Jacob présidente des éditions Odile Jacob
Michèle Cotta ex-directrice générale de France 2, et ex-directrice du service politique de France 2
Anne Sinclair journaliste, productrice TV
Franz-Olivier Giesbert ex directeur général du Figaro, présentateur de l'émission "Culture et Dépendances" sur France 3
Jean-Marie Colombani directeur du journal Le Monde
Denis Jeambar directeur des éditions du Seuil, ex directeur et éditorialiste du magazine L'Express, ex directeur général d'Europe 1
Claude Imbert ex directeur général et éditorialiste du magazine Le Point
Patrick Poivre d'Arvor journaliste, présentateur du journal télévisé de 20h sur TF1
David Pujadas journaliste, présentateur du journal télévisé de 20h sur France 2
Marc Tessier ancien président de France Télévisions
Serge July ex-directeur du journal Libération
Laurent Joffrin directeur du journal Libération, ex directeur du Nouvel Observateur
Emmanuel Chain journaliste, ex présentateur de l'émission économique "Capital" sur M6
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Le pouvoir a la table

Le pouvoir à la table du Siècle
Réseaux
14/04/2005 - Ultrasélectif, le Siècle rassemble la quintessence du pouvoir politique, économique et médiatique. La discrétion de ses membres est à la hauteur de son influence.


Un mercredi par mois, place de la Concorde à Paris, la fine fleur de la communication et des médias pénètre discrètement dans les salons de l'Automobile club de France. Ce n'est pas l'amour des voitures qui rassemble Maurice Lévy (Publicis), Alain de Pouzilhac (Havas), Serge July(Libération)ou Patrick Poivre d'Arvor (TF1), mais un dîner en compagnie de Nicolas Sarkozy, Dominique Strauss-Kahn, Thierry Breton, Claude Bébéar ou Nicole Notat. Tous sont membres du Siècle, le plus prestigieux des cercles de décideurs hexagonaux.



Créé en 1944 par Georges Bérard-Quélin, ancien dirigeant du Parti radical et fondateur de la Société générale de presse, décédé en 1990, le cénacle rassemble la quintessence du pouvoir politique, économique, médiatique, voire intellectuel ou syndical. Le tout sans distinction d'opinions, de croyances ou d'origines sociales.« Des personnalités qui se réunissent pour échanger sur des sujets de société. Une sorte d'auberge espagnole où chacun retire ce qu'il y apporte »,résume Étienne Lacour, secrétaire général de l'association.



Les ministres membres se comptent sur les deux mains, de Jean-Pierre Raffarin à François Fillon. Les barons du Parti socialiste aussi, comme Lionel Jospin ou Laurent Fabius. Le milieu des affaires n'est pas en reste, avec la quasi-totalité des grands patrons, de Louis Schweitzer (Renault) à Michel Pébereau (BNP Paribas). Sans oublier la plupart des dirigeants de la presse et de l'édition, d'Odile Jacob à Jean-Marie Colombani, en passant par Claude Imbert et Laurent Joffrin.




Ni une mafia, ni une loge




Mais n'entre pas qui veut. La sélection est rude.« On ne choisit pas le Siècle, c'est lui qui vous choisit ! »,souligne Étienne Lacour. Présidé en 2005 par Renaud Denoix de Saint-Marc, vice-président du Conseil d'État, le conseil d'administration compte une quinzaine de personnalités comme Denis Jeambar (L'Express), Anne-Marie Couderc (Hachette Filipacchi Médias), Marc Tessier (France Télévisions) et même Nicole Notat (Vigeo). Triées sur le volet, les recrues gardent le statut d'invités pendant au moins un an avant de devenir membres. David Pujadas (France 2), Emmanuel Chain, Édouard de Rothschild ou Jean-François Copé ont, depuis peu, décroché le sésame.



Mais gare aux accidents de carrière ! La rumeur veut qu'un membre victime d'une traversée du désert soit tôt ou tard mis sur la touche. Jean-Marie Messier en a fait les frais.« Les gens qui quittent toute fonction se retirent d'eux-mêmes »,reconnaît poliment Étienne Lacour, qui précise que son club n'est« ni une mafia, ni une loge maçonnique ».



Au cours du dîner, les conversations privées sont bannies. En revanche, avant et après le repas, chacun est libre de ses propos.« C'est l'occasion en dix minutes de rencontrer des personnalités influentes dans tous les domaines »,explique Michèle Cotta, première femme acceptée dans le cénacle, en 1983. De là à solliciter faveurs et autres renvois d'ascenseurs, il n'y a qu'un pas qu'elle refuse de franchir.« Le club n'assure aucun passe-droit. C'est juste plus facile de prendre rendez-vous avec un ministre ou un homme d'affaires »,raconte-t-elle. Mais selon Emmanuel Ratier, auteur deAu coeur du pouvoir(Faits&Documents, 1996), seul livre publié sur le sujet :« Les plans de table sont pourtant savamment pensés. »



La révolution de palais provoquée par le transfert de Franz-Olivier Giesbert duNouvel ObservateurauFigaroen septembre 1988 se serait jouée lors d'un dîner du Siècle avec Philippe Villin, alors bras droit de Robert Hersant. L'entrée d'Édouard de Rothschild dans le capital deLibérationse serait-elle aussi négociée entre la poire et le fromage avec Serge July ?« C'est possible »,répond laconiquement Étienne Lacour, avant de souligner qu'un membre, même journaliste, ne rapporte jamais les propos tenus au sein du cénacle. La discrétion reste de mise dans les salons du pouvoir !

jeudi 10 juin 2010

Les Naufragés
Fable qui fait comprendre le mystère de l'argent

Par Louis Even ______________

Sauvés du naufrage

Une explosion a détruit leur bateau. Chacun s'agrippait aux premières pièces flottantes qui lui tombaient sous la main. Cinq ont fini par se trouver réunis sur cette épave, que les flots emportent à leur gré. Des autres compagnons de naufrage, aucune nouvelle.

Depuis des heures, de longues heures, il scrutent l'horizon: quelque navire en voyage les apercevrait-il? Leur radeau de fortune échouerait-il sur quelque rivage hospitalier?

Tout à coup, un cri a retenti: Terre! Terre là-bas, voyez! Justement dans la direction où nous poussent les vagues!

Et à mesure que se dessine, en effet, la ligne d'un rivage, les figures s'épanouissent.

Ils sont cinq:

François, le grand et vigoureux charpentier qui a le premier lancé le cri: Terre!

Paul, cultivateur; c'est lui que vous voyez en avant, à gauche, à genoux, une main à terre, l'autre accrochée au piquet de l'épave;

Jacques, spécialisé dans l'élevage des animaux: c'est l'homme au pantalon rayé qui, les genoux à terre, regarde dans la direction indiquée;

Henri, l'agronome horticulteur, un peu corpulent, assis sur une valise échappée au naufrage;

Thomas, le prospecteur minéralogiste, c'est le gaillard qui se tient debout en arrière, avec une main sur l'épaule du charpentier.

2. Une île providentielle

Remettre les pieds sur une terre ferme, c'est pour nos hommes un retour à la vie.

Une fois séchés, réchauffés, leur premier empressement est de faire connaissance avec cette île où ils sont jetés loin de la civilisation. Cette île qu'ils baptisent L'Ile des Naufragés.

Une rapide tournée comble leurs espoirs. L'île n'est pas un désert aride. Ils sont bien les seuls hommes à l'habiter actuellement. Mais d'autres ont dû y vivre avant eux, s'il faut en juger par les restes de troupeaux demi-sauvages qu'ils ont rencontrés ici et là. Jacques, l'éleveur, affirme qu'il pourra les améliorer et en tirer un bon rendement.

Quant au sol de l'île, Paul le trouve en grande partie fort propice à la culture.

Henri y a découvert des arbres fruitiers, dont il espère pouvoir tirer grand profit.

François y a remarqué surtout les belles étendues forestières, riches en bois de toutes sortes: ce sera un jeu d'abattre des arbres et de construire des abris pour la petite colonie.

Quant à Thomas, le prospecteur, ce qui l'a intéressé, c'est la partie la plus rocheuse de l'île. I1 y a noté plusieurs signes indiquant un sous-sol richement minéralisé. Malgré l'absence d'outils perfectionnés, Thomas se croit assez d'initiative et de débrouillardise pour transformer le minerai en métaux utiles.

Chacun va donc pouvoir se livrer à ses occupations favorites pour le bien de tous. Tous sont unanimes à louer la Providence du dénouement relativement heureux d'une grande tragédie.

3. Les véritables richesses

Et voilà nos hommes à l'ouvrage.

Les maisons et des meubles sortent du travail du charpentier. Les premiers temps, on s'est contenté de nourriture primitive. Mais bientôt les champs produisent et le laboureur a des récoltes.

A mesure que les saisons succèdent aux saisons, le patrimoine de l'Ile s'enrichit. I1 s'enrichit, non pas d'or ou de papier gravé, mais des véritables richesses: des choses qui nourrissent, qui habillent, qui logent, qui répondent à des besoins.

La vie n'est pas toujours aussi douce qu'ils souhaiteraient. Il leur manque bien des choses auxquelles ils étaient habitués dans la civilisation. Mais leur sort pourrait être beaucoup plus triste.

D'ailleurs, ils ont déjà connu des temps de crise au Canada. Ils se rappellent les privations subies, alors que des magasins étaient trop pleins à dix pas de leur porte. Au moins, dans l'Ile des Naufragés, personne ne les condamne à voir pourrir sous leurs yeux des choses dont ils ont besoin. Puis les taxes sont inconnues. Les ventes par le shérif ne sont pas à craindre.

Si le travail est dur parfois, au moins on a le droit de jouir des fruits du travail.

Somme toute, on exploite l'île en bénissant Dieu, espérant qu'un jour on pourra retrouver les parents et les amis, avec deux grands biens conservés: la vie et la santé.

4. Un inconvénient majeur

Nos hommes se réunissent souvent pour causer de leurs affaires.

Dans le système économique très simplifié qu'ils pratiquent, une chose les taquine de plus en plus: ils n'ont aucune espèce de monnaie. Le troc, l'échange direct de produits contre produits, a ses inconvénients. Les produits à échanger ne sont pas toujours en face l'un de l'autre en même temps. Ainsi, du bois livré au cultivateur en hiver ne pourra être remboursé en légumes que dans six mois.

Parfois aussi, c'est un gros article livré d'un coup par un des hommes, et il voudrait en retour différentes petites choses produites par plusieurs des autres hommes, à des époques différentes.

Tout cela complique les affaires. S'il y avait de l'argent dans la circulation, chacun vendrait ses produits aux autres pour de l'argent. Avec l'argent reçu, il achèterait des autres les choses qu'il veut, quand il les veut et qu'elles sont là.

Tous s'entendent pour reconnaître la commodité que serait un système d'argent. Mais aucun d'eux ne sait comment en établir un. Ils ont appris à produire la vraie richesse, les choses. Mais ils ne savent pas faire les signes, l'argent.

Ils ignorent comment l'argent commence, et comment le faire commencer quand il n'y en a pas et qu'on décide ensemble d'en avoir... Bien des hommes instruits seraient sans doute aussi embarrassés; tous nos gouvernements l'ont bien été pendant dix années avant la guerre. Seul, l'argent manquait au pays, et le gouvernement restait paralysé devant ce problème.

5. Arrivée d'un réfugié

Un soir que nos hommes, assis sur le rivage, ressassent ce problème pour la centième fois, ils voient soudain approcher une chaloupe avironnée par un seul homme.

On s'empresse d'aider le nouveau naufragé. On lui offre les premiers soins et on cause. Il parle français, bien que les traits de son visage indiquent une autre origine.

On apprend que c'est un Européen échappé lui aussi à un naufrage et seul survivant. Son nom: Martin Golden.

Heureux d'avoir un compagnon de plus, nos cinq hommes l'accueillent avec chaleur et lui font visiter la colonie.

-"Quoique perdus loin du reste du monde, lui disent-ils, nous ne sommes pas trop à plaindre. La terre rend bien; la forêt aussi. Une seule chose nous manque: nous n'avons pas de monnaie pour faciliter les échanges de nos produits."

-"Bénissez le hasard qui m'amène ici! répond Martin. L'argent n'a pas de mystère pour moi. Je suis un banquier, et je puis vous installer en peu de temps un système monétaire qui vous donnera satisfaction."

Un banquier !... Un banquier !... Un ange venu tout droit du ciel n'aurait pas inspiré plus de révérence. N'est-on pas habitué, en pays civilisé, à s'incliner devant les banquiers, qui contrôlent les pulsations de la finance ?

6. Le dieu de la civilisation

-"Monsieur Martin, puisque vous êtes banquier, vous ne travaillerez pas dans l'île. Vous allez seulement vous occuper de notre argent.

-"Je m'en acquitterai avec la satisfaction, comme tout banquier, de forger la prospérité commune.

-"Monsieur Martin, on vous bâtira une demeure digne de vous. En attendant, peut-on vous installer dans l'édifice qui sert à nos réunions publiques ?

-"Très bien, mes amis. Mais commençons par décharger les effets de la chaloupe que j'ai pu sauver dans le naufrage: une petite presse, du papier et accessoires, et surtout un petit baril que vous traiterez avec grand soin."

On décharge le tout. Le petit baril intrigue la curiosité de nos braves gens.

-"Ce baril, déclare Martin, c'est un trésor sans pareil. I1 est plein d'or !"

Plein d'or ! Cinq âmes faillirent s'échapper de cinq corps. Le dieu de la civilisation entré dans l'Ile des Naufragés. Le dieu jaune, toujours caché, mais puissant, terrible, dont la présence, l'absence ou les moindres caprices peuvent décider de la vie de 100 nations !

-"De l'or ! Monsieur Martin, vrai grand banquier! Recevez nos hommages et nos serments de fidélité.

-"De l'or pour tout un continent, mes amis. Mais ce n'est pas de l'or qui va circuler. I1 faut cacher l'or: l'or est l'âme de tout argent sain. L'âme doit rester invisible. Je vous expliquerai tout cela en vous passant de l'argent."

7. Un enterrement sans témoin

Avant de se séparer pour la nuit, Martin leur pose une dernière question:

-"Combien vous faudrait-il d'argent dans l'île pour commencer, pour que les échanges marchent bien ?"

On se regarde. On consulte humblement Martin lui-même. Avec les suggestions du bienveillant banquier, on convient que $200 pour chacun paraissent suffisants pour commencer. Rendez-vous fixé pour le lendemain soir.

Les hommes se retirent, échangent entre eux des réflexions émues, se couchent tard, ne s'endorment bien que vers le matin, après avoir longtemps rêvé d'or les yeux ouverts.

Martin, lui, ne perd pas de temps. I1 oublie sa fatigue pour ne penser qu'à son avenir de banquier. A la faveur du petit jour, il creuse un trou, y roule son baril, le couvre de terre, le dissimule sous des touffes d'herbe soigneusement placées, y transplante même un petit arbuste pour cacher toute trace.

Puis, il met en œuvre sa petite presse, pour imprimer mille billets d'un dollar. En voyant les billets sortir, tout neufs, de sa presse, il songe en lui même:

-"Comme ils sont faciles à faire, ces billets ! Ils tirent leur valeur des produits qu'ils vont servir à acheter. Sans produits, les billets ne vaudraient rien. Mes cinq naïfs de clients ne pensent pas à cela. Ils croient que c'est l'or qui garantit les piastres. Je les tiens par leur ignorance !"

Le soir venu, les cinq arrivent en courant près de Martin.

8. A qui l'argent frais fait?

Cinq piles de billets étaient là, sur la table.

-"Avant de vous distribuer cet argent, dit le banquier, il faut s'entendre.

"L'argent est basé sur l'or. L'or, placé dans la voûte de ma banque, est à moi. Donc, l'argent est à moi... Oh! ne soyez pas tristes. Je vais vous prêter cet argent, et vous l'emploierez à votre gré. En attendant, je ne vous charge que l'intérêt. Vu que l'argent est rare dans l'Ile, puisqu'il n'y en a pas du tout, je crois être raisonnable en demandant un petit intérêt de 8 pour cent seulement.

-"En effet, monsieur Martin, vous êtes très généreux.

-"Un dernier point, mes amis. Les affaires sont les affaires, même entre grands amis. Avant de toucher son argent, chacun de vous va signer ce document: c'est l'engagement par chacun de rembourser capital et intérêts, sous peine de confiscation par moi de ses propriétés. Oh ! une simple garantie. Je ne tiens pas du tout à jamais avoir vos propriétés, je me contente d'argent. Je suis sûr que vous garderez vos biens et que vous me rendrez l'argent.

-"C'est plein de bons sens, monsieur Martin. Nous allons redoubler d'ardeur au travail et tout rembourser.

-"C'est cela. Et revenez me voir chaque fois que vous avez des problèmes. Le banquier est le meilleur ami de tout le monde... Maintenant, voici à chacun ses deux cents dollars."

Et nos cinq hommes s'en vont ravis, les piastres plein les mains et plein la tête.

9. Un problème d'arithmétique

L'argent de Martin a circulé dans l'Ile. Les échanges se sont multipliés en se simplifiant. Tout le monde se réjouit et salue Martin avec respect et gratitude.

Cependant, le prospecteur, est inquiet. Ses produits sont encore sous terre. I1 n'a plus que quelques piastres en poche. Comment rembourser le banquier à l'échéance qui vient?

Après s'être longtemps creusé la tête devant son problème individuel, Thomas l'aborde socialement:

"Considérant la population entière de l'île, songe-t-il, sommes nous capables de tenir nos engagements? Martin a fait une somme totale de $1000. Il nous demande au total $1080. Quand même nous prendrions ensemble tout l'argent de l'île pour le lui porter, cela ferait 1000 pas 1080. Personne n'a fait les $80 de plus. Nous faisons des choses, pas des piastres. Martin pourra donc saisir toute l'île, parce que tous ensemble, nous ne pouvons rembourser capital et intérêts.

"Si ceux qui sont capables remboursent pour eux-mêmes sans se soucier des autres, quelques-uns vont tomber tout de suite, quelques autres vont survivre. Mais le tour des autres viendra et le banquier saisira tout. Il vaut mieux s'unir tout de suite et régler cette affaire socialement."

Thomas n'a pas de peine à convaincre les autres que Martin les a dupés. On s'entend pour un rendez-vous général chez le banquier.

10. Bienveillance du banquier

Martin devine leur état d'âme, mais fait bon visage. L'impulsif François présente le cas:

-"Comment pouvons-nous vous apporter $1080 quand il n'y a que $1000 dans toute l'ile ?

-"C'est l'intérêt, mes bons amis. Est-ce que votre production n'a pas augmenté ?

-"Oui, mais l'argent, lui, n'a pas augmenté. Or, c'est justement de l'argent que vous réclamez, et non pas des produits. Vous seul pouvez faire de l'argent. Or vous ne faites que $1000 et vous demandez $1080. C'est impossible!

-"Attendez, mes amis. Les banquiers s'adaptent toujours aux conditions, pour le plus grand bien du public... Je ne vais vous demander que l'intérêt. Rien que $80. Vous continuerez de garder le capital.

-"Vous nous remettez notre dette ?

-"Non pas. Je le regrette, mais un banquier ne remet jamais une dette. Vous me devrez encore tout l'argent prêté. Mais vous ne me remettrez chaque année que l'intérêt, je ne vous presserai pas pour le remboursement du capital. Quelques-uns parmi vous peuvent devenir incapables de payer même leur intérêt, parce que l'argent va de l'un à l'autre. Mais organisez-vous en nation, et convenez d'un système de collection. On appelle cela taxer. Vous taxerez davantage ceux qui auront plus d'argent, les autres moins. Pourvu que vous m'apportiez collectivement le total de l'intérêt, je serai satisfait et votre nation se portera bien."

Nos hommes se retirent, mi calmés, mi-pensifs.

11. L'extase de Martin Golden

Martin est seul. Il se recueille. Il conclut:

"Mon affaire est bonne. Bons travailleurs, ces hommes, mais ignorants. Leur ignorance et leur crédulité font ma force. Ils voulaient de l'argent, je leur ai passé des chaînes. Ils m'ont couvert de fleurs pendant que je les roulais.

"Oh! grand Rothschild, je sens ton génie de banquier s'emparer de mon être. Tu l'as bien dit, illustre maître: "Qu'on m'accorde le contrôle de la monnaie d'une nation et je me fiche de qui fait ses lois". Je suis le maître de l'Ile des Naufragés, parce que je contrôle son système d'argent.

Je pourrais contrôler un univers. Ce que je fais ici, moi, Martin Golden, je puis le faire dans le monde entier. Que je sorte un jour de cet îlot: je sais comment gouverner le monde sans tenir de sceptre.

"Ma délectation souveraine serait de verser ma philosophie dans des têtes de chrétiens: banquiers, chefs d'industrie, politiciens, sauveurs du peuple, professeurs, journalistes, ils seraient mes valets. La masse des chrétiens s'endort mieux dans son esclavage, quand les contremaîtres d'esclaves sont eux-mêmes des chrétiens."

Et toute la structure du système bancaire rothschildien se dresse dans l'esprit ravi de Martin.

12. Crise de vie chère

Cependant, la situation empire dans l'Ile des Naufragés. La productivité a beau augmenter, les échanges ralentissent. Martin pompe régulièrement ses intérêts. I1 faut songer à mettre de l'argent de côté pour lui. L'argent colle, il circule mal.

Ceux qui paient le plus de taxes crient contre les autres et haussent leurs prix pour trouver compensation. Les plus pauvres, qui ne paient pas de taxes, crient contre la cherté de la vie et achètent moins.

Le moral baisse, la joie de vivre s'en va. On n'a plus de cœur à l'ouvrage. A quoi bon? Les produits se vendent mal; et quand ils se vendent, il faut donner des taxes pour Martin. On se prive. C'est la crise. Et chacun accuse son voisin de manquer de vertu et d'être la cause de la vie chère.

Un jour, Henri, réfléchissant au milieu de ses vergers, conclut que le "progrès" apporté par le système monétaire du banquier a tout gâté dans l'Ile. Assurément, les cinq hommes ont leurs défauts; mais le système de Martin nourrit tout ce qu'il y a de plus mauvais dans la nature humaine.

Henri décide de convaincre et rallier ses compagnons. Ils commence par Jacques. C'est vite fait: "Eh ! dit Jacques, je ne suis pas savant, moi; mais il y a longtemps que je le sens: le système de ce banquier-là est plus pourri que le fumier de mon étable du printemps dernier !"

Tous sont gagnés l'un après l'autre, et une nouvelle entrevue avec Martin est décidée.

13. Chez le forgeur de chaînes

Ce fut une tempête chez le banquier:

-"L'argent est rare dans l'île, monsieur, parce que vous nous l'ôtez. On vous paie, on vous paie, et on vous doit encore autant qu'au commencement. On travaille, on fait de plus belles terres, et nous voilà plus mal pris qu'avant votre arrivée. Dette! Dette! Dette par-dessus la tête !

-"Allons, mes amis, raisonnons un peu. Si vos terres sont plus belles, c'est grâce à moi. Un bon système bancaire est le plus bel actif d'un pays. Mais pour en profiter, il faut garder avant tout la confiance dans le banquier. Venez à moi comme à un père... Vous voulez d'autre argent ? Très bien. Mon baril d'or vaut bien des fois mille dollars... Tenez, je vais hypothéquer vos nouvelles propriétés et vous prêter un autre mille dollars tout de suite.

-"Deux fois plus de dette ? Deux fois plus d'intérêt à payer tous les ans, sans jamais finir?

-"Oui, mais je vous en prêterai encore, tant que vous augmenterez votre richesse foncière; et vous ne me rendrez jamais que l'intérêt. Vous empilerez les emprunts; vous appellerez cela dette consolidée. Dette qui pourra grossir d'année en année. Mais votre revenu aussi. Grâce à mes prêts, vous développerez votre pays.

-"Alors, plus notre travail fera l'île produire, plus notre dette totale augmentera ?

-"Comme dans tous les pays civilisés. La dette publique est un baromètre de la prospérité."

14. Le loup mange les agneaux

-"C'est cela que vous appelez monnaie saine, monsieur Martin ? Une dette nationale devenue nécessaire et

impayable, ce n'est pas sain, c'est malsain.

-"Messieurs, toute monnaie saine doit être basée sur l'or et sortir de la banque à l'état de dette. La dette nationale est une bonne chose: elle place; les gouvernements sous la sagesse incarnée dans les banquiers. A titre de banquier, je suis un flambeau de civilisation dans votre île.

-"Monsieur Martin, nous ne sommes que des ignorants, mais nous ne voulons point de cette civilisation-là ici. Nous n'emprunterons plus un seul sou de vous. Monnaie saine ou pas saine, nous ne voulons plus faire affaire avec vous.

-"Je regrette cette décision maladroite, messieurs. Mais si vous rompez avec moi, j'ai vos signatures. Remboursez-moi immédiatement tout, capital et intérêts.

-"Mais c'est impossible, monsieur. Quand même on vous donnerait tout l'argent de l'île, on ne serait pas quitte.

-"Je n'y puis rien. Avez-vous signé, oui ou non? Oui? Eh bien, en vertu de la sainteté des contrats, je saisis toutes vos propriété gagées, tel que convenu entre nous, au temps où vous étiez si contents de m'avoir. Vous ne voulez pas servir de bon gré la puissance suprême de l'argent, vous la servirez de force. Vous continuerez à exploiter l'Ile, mais pour moi et à mes conditions. Allez. Je vous passerai mes ordres demain.

15. Le contrôle des journaux

Comme Rothschild, Martin sait que celui qui contrôle le système d'argent d'une nation contrôle cette nation. Mais il sait aussi que, pour maintenir ce contrôle, il faut entretenir le peuple dans l'ignorance et l'amuser avec autre chose.

Martin a remarqué que, sur les cinq insulaires, deux sont conservateurs et trois sont libéraux. Cela paraît dans les conversations des cinq, le soir, surtout depuis qu'ils sont devenus ses esclaves. On se chicane entre bleus et rouges.

De temps en temps, Henri, moins partisan, suggère une force dans le peuple pour faire pression sur les gouvernants... Force dangereuse pour toute dictature.

Martin va donc s'appliquer à envenimer leurs discordes politiques le plus possible.

I1 se sert de sa petite presse et fait paraître deux feuilles hebdomadaires: "Le Soleil", pour les rouges; "L'Etoile", pour les bleus. "Le Soleil" dit en substance: Si vous n'êtes plus les maîtres chez vous, c'est à cause de ces arriérés de bleus, toujours collés aux gros intérêts.

"L'Etoile" dit en substance: Votre dette nationale est l'œuvre des maudits: rouges, toujours prêts aux aventures politiques.

Et nos deux groupements politiques se chamaillent de plus belle, oubliant le véritable forgeur de chaînes, le contrôleur de l'argent, Martin.

16. Une épave précieuse

Un jour, Thomas, le prospecteur, découvre, échouée au fond d'une anse, au bout de l'ile et voilée par de hautes herbes, une chaloupe de sauvetage, sans rame, sans autre trace de service qu'une caisse assez bien conservée.

I1 ouvre la caisse: outre du linge et quelques menus effets, son attention s'arrête sur un livre-album en assez

bon ordre, intitulé:

Première année de Vers Demain

Curieux, notre homme s'assied et ouvre ce volume. Il lit. Il dévore. I1 s'illumine:

"Mais, s'écrie-t-il, voilà ce qu'on aurait dû savoir depuis longtemps.

"L'argent ne tire nullement sa valeur de l'or, mais des produits que l'argent achète.

"L'argent peut être une simple comptabilité, les crédits passant d'un compte à l'autre selon les achats et les ventes. Le total de l'argent en rapport avec le total de la production.

"A toute augmentation de production, doit correspondre une augmentation équivalente d'argent... Jamais d'intérêt à payer sur l'argent naissant... Le progrès représenté, non pas par une dette publique, mais par un dividende égal à chacun... Les prix, ajustés au pouvoir d'achat par un coefficient des prix. Le Crédit Social..."

Thomas n'y tient plus. Il se lève et court, avec son livre, faire part de sa splendide découverte à ses quatre compagnons.

17. L'argent, simple comptabilité

Et Thomas s'installe professeur:

"Voici, dit-il, ce qu'on aurait pu faire, sans le banquier, sans or, sans signer aucune dette.

"J'ouvre un compte au nom de chacun de vous. A droite, les crédits, ce qui ajoute au compte; à gauche, les débits, ce qui le diminue.

"On voulait chacun $200 pour commencer. D'un commun accord, décidons d'écrire $200 au crédit de chacun. Chacun a tout de suite $200.

"François achète des produits de Paul, pour $10. Je retranche 10 à François, il lui reste 190. J'ajoute 10 à Paul, il a maintenant 210. "Jacques achète de Paul pour $8. Je retranche 8 à Jacques, il garde 192. Paul, lui, monte à 218.

"Paul achète du bois de François, pour $15. Je retranche 15 à Paul, il garde 203; j'ajoute 15 à François, il remonte à 205.

"Et ainsi de suite; d'un compte à l'autre, tout comme des piastres en papier vont d'une poche à l'autre.

"Si l'un de nous a besoin d'argent pour augmenter sa production, on lui ouvre le crédit nécessaire, sans intérêt. Il rembourse le crédit une fois la production vendue. Même chose pour les travaux publics.

"On augmente aussi, périodiquement, les comptes de chacun d'une somme additionnelle, sans rien ôter à personne, en correspondance au progrès social. C'est le dividende national L'argent est ainsi un instrument de service.

18. Désespoir du banquier

Tous ont compris. La petite nation est devenue créditiste. Le lendemain, le banquier Martin reçoit une lettre signée des cinq:

"Monsieur, vous nous avez endettés et exploités sans aucune nécessité. Nous n'avons plus besoin de vous pour régir notre système d'argent. Nous aurons désormais tout l'argent qu'il nous faut, sans or, sans dette, sans voleur. Nous établissons immédiatement dans l'Ile des Naufragés le système du Crédit Social. Le dividende national remplacera la dette nationale.

"Si vous tenez à votre remboursement, nous pouvons vous remettre tout l'argent que vous avez fait pour nous, pas plus. Vous ne pouvez réclamer ce que vous n'avez pas fait.

Martin est au désespoir. C'est son empire qui s'écroule. Les cinq devenus créditistes, plus de mystère d'argent ou de crédit pour eux.

"Que faire? Leur demander pardon, devenir comme l'un d'eux ? Moi, banquier, faire cela ?... Non. Je vais plutôt essayer de me passer d'eux et de vivre à l'écart.

19. Supercherie mise à jour

Pour se protéger contre toute réclamation future possible, nos hommes ont décidé de faire signer au banquier un document attestant qu'il possède encore tout ce qu'il avait en venant dans l'île.

D'où l'inventaire général: la chaloupe, la petite presse et... le fameux baril d'or.

Il a fallu que Martin indique l'endroit, et l'on déterre le baril. Nos hommes le sortent du trou avec beaucoup moins de respect cette fois. Le Crédit Social leur a appris à mépriser le fétiche or.

Le prospecteur, en soulevant le baril, trouve que pour de l'or, ìa ne pèse pas beaucoup: "Je doute fort que ce baril soit plein d'or", dit-il.

L'impétueux François n'hésite pas plus longtemps. Un coup de hache et le baril étale son contenu: d'or, pas une once! Des roches - rien que de vulgaires roches sans valeur!...

Nos hommes n'en reviennent pas:

-"Dire qu'il nous a mystifiés à ce point-là, le misérable! A-t-il fallu être gogos, aussi, pour tomber en extase devant le seul mot OR!

-"Dire que nous lui avons gagé toutes nos propriétés pour des bouts de papier basés sur quatre pelletées de roches! Voleur doublé de menteur!

-"Dire que nous nous sommes boudés et haïs les uns les autres pendant des mois et des mois pour une supercherie pareille! Le démon!" A peine François avait-il levé sa hache que le banquier partait à toutes jambes vers la forêt.